Parfois, j'aimerais foutre le camp.
Disparaître.
Sans prévenir personne.
Ni famille. Ni amis. Ni équipe.
Juste... partir.
Un matin. Ou un soir.
Sans valise. Juste un sac.
Dedans, quelques vêtements.
Un carnet. Un stylo.
Aucun point de contact.
Pas d’ordinateur, pas de téléphone.
Plus de messages, plus de notifications.
Adieu les "tu viens ?", les "tu peux ?"
Sans rôle à jouer.
Sans repère.
Ne plus exister que dans les mémoires.
Ou même, si possible, ne plus exister du tout.
N'être plus qu'un numéro auquel personne ne pense.
Et là, dans ce vide : devenir libre.
Libre de mon passé.
Libre du regard des autres.
Libre de toute forme d'attente.
Libre d'être.
De créer.
Et redécouvrir le monde avec un regard neuf.
Un regard qui ne dit plus « je dois » ou « je veux ».
Un regard qui ne dit rien.
Qui se contente de voir.
Un regard si vide qu’un rien le remplit.
Que tout émerveille.
Parfois, j’en rêve.
Et puis je reste.
